Les poubelles non ramassées s'entassent dans les rues de Paris, au dixième jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites.
Pendant ce temps-là, le bras de fer sur la réquisition des grévistes s'intensifie entre le gouvernement et Anne Hidalgo.

La rue Eugène Poubelle, dans le XVIe arrondissement de Paris, n'a jamais aussi bien porté son nom. Dans certains arrondissements de la capitale, depuis dix jours, les ordures s'entassent. Et les habitants s'agacent. "C'est le bordel, ce n'est pas correct", lâché une femme interrogée dans la rue au nom du préfet qui a inventé nos fameuses boîtes à ordures. "Ça va durer encore quelques jours, mais ils vont très certainement être réquisitionnés", assure de son côté un passant. 

La réquisition des éboueurs, c’est ce que réclame le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Anne Hidalgo affiche, elle, son soutien aux grévistes. "Les personnels des crèches, les égoutiers ou les éboueurs ont des métiers pénibles", a écrit ce mercredi matin sur Twitter la maire de la capitale, assurant que Paris est "solidaire du mouvement social" contre la réforme des retraites. "On peut remercier notre chère maire madame Hidalgo, c'est juste choquant", réagit un Parisien dans le reportage de TF1 en tête de cet article. 

C’est en effet la mairie de Paris qui doit assurer la gestion des déchets. Si elle ne le fait pas, la préfecture de police peut l'y forcer, à une condition : la santé publique. "Il faudrait que l’interruption du service ou son fonctionnement dégradé en raison de la grève porte une atteinte importante à la salubrité et à la santé publique", a indiqué mardi la préfecture de police de Paris. Et ça, c’est l’Agence régionale de santé qui le décide. Pour le moment, elle a augmenté son niveau de vigilance, sans constater d'insalubrité. Mais selon nos informations, le préfet de police Laurent Nunez a adressé une lettre de mise en demeure ce mercredi à Anne Hidalgo. 

En attendant de connaître l'issue de bras de fer, dans le quartier touristique autour de la place du Trocadéro (XVIe arrondissement), où se poursuit le reportage de TF1, plusieurs tonnes de déchets jonchent les trottoirs, devant les files d’attente des clients. "Pour les touristes qui viennent visiter Paris, devant la tour Eiffel, avoir des poubelles de 2 mètres de haut, je trouve que c'est scandaleux", lance une femme. 

Face aux sacs-poubelles qui s'amoncellent, les commerçants vont faire appel à une société privée pour faire le ménage. Certains quartiers dont le ramassage est géré par des éboueurs privés sont par ailleurs épargnés. Autre exception ce mercredi : les poubelles sur le trajet de la manifestation contre la réforme des retraites ont été ramassées.


La rédaction de TF1info | Reportage Guillaume Bertrand, Jean-Pierre Féret

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